Étude critique d'un projet d'évaluation par les organismes sociaux des besoins en soins d'orthopédie dento-faciale et de la difficulté des traitements : proposition pour une nouvelle approche

Résumé

Depuis quelques années en France, la Caisse Nationale d'Assurance Maladie a entrepris une révision de la nomenclature, ayant pour objectif la mise en application de remboursements différenciés des traitements d'orthopédie dento-faciale en fonction de certains critères. Un premier projet envisageait de faire varier ces remboursements en fonction de la gravité des dysmorphies et de la difficulté des traitements. Il s'inspirait à cet égard des indices norvégiens dont la table indicielle permet d'attribuer à tout patient un certain niveau de besoin de traitement et de gravité de la malocclusion, à partir de l'unique examen des moulages.

Nous avons testé ces indices norvégiens, en les confrontant à travers une étude statistique à une méthode d'évaluation prenant en compte l'ensemble des données morphologiques et fonctionnelles du patient.

À cet effet, nous avons défini deux autres indices :

- un indice dit "fonctionnel", prenant en compte les principales activités fonctionnelles oro-faciales,

- un indice "squelettique", basé sur les troubles morphologiques cranio-faciaux, étudiés dans les trois dimensions de l'espace.

Les résultats de l'application des trois indices sur le même échantillon sont significativement différents : l'indice norvégien donne le plus faible taux de besoin de traitement, alors que l'indice fonctionnel donne le plus fort, l'indice squelettique occupant une position intermédiaire. L'importance des troubles fonctionnels sur la difficulté de traitement et sur l'instabilité des résultats est aujourd'hui unanimement reconnue. Il serait donc souhaitable que les institutions qui ont en charge actuellement cette réforme de la nomenclature prennent en compte, dans la valorisation des actes, les perturbations fonctionnelles et les troubles squelettiques.