Numéro |
Orthod Fr
Volume 84, Numéro 3, Septembre 2013
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Page(s) | 241 - 250 | |
DOI | https://doi.org/10.1051/orthodfr/2013055 | |
Publié en ligne | 3 septembre 2013 |
Article traduit
Défaut primaire d’éruption (DPE). Analyse génétique clinique et moléculaire∗,
Primary failure of eruption (PFE). Clinical and molecular genetics analysis
1 Department of Orthodontics, University of Würzburg, Allemagne
2 Institute of Human Genetics, University of Regensburg,
Allemagne
3 Institute of Human Genetics, University of Heidelberg,
Allemagne
4 Institute of Human Genetics, University of Würzburg,
Allemagne
5 Max Delbrück Center for Molecular
Medicine, Berlin,
Allemagne
∗∗ Auteur pour correspondance :
Stellzig_A@klinik.uni-wuerzburg.de
Définition : Le « défaut primaire d’éruption » (DPE), parfois aussi appelé « échec primaire d’éruption », désigne l’absence d’éruption partielle ou totale d’un germe non-ankylosé. Elle est due à une perturbation du mécanisme d’éruption. Le processus moléculaire conduisant à ce dysfonctionnement n’est pas connu à ce jour. Échantillon et méthodes : Quatre familles ont été étudiées. Dans chacune, au moins deux individus étaient affectés d’un défaut primaire d’éruption (DPE) non syndromique. Un diagnostic radiologique (panoramique) a été conduit sur tous les patients et les membres de leur famille qui n’étaient pas affectés (groupe contrôle). L’analyse génétique comprenait une analyse de liens pangénomique suivie d’un séquençage direct de l’ADN avec une cartographie des gènes candidats positionnels. Résultats : En partant des patients affectés, nous sommes parvenus à reconstituer des pédigrées sur deux ou trois générations dans les familles avec une transmission du défaut primaire d’éruption non syndromique selon un mode autosomique dominant. Quinze patients atteints de DPE ont été diagnostiqués. La distribution selon le genre s’est révélée pratiquement égale (7 femmes et 8 hommes). L’analyse génétique moléculaire du gène PTHR1 révèle trois mutations hétérozygotes (c.1050-3C>G ; c.543 + 1G>A ; c.463G>T). Aucune mutation n’a été trouvée chez les personnes non affectées. Conclusion : La connaissance des causes génétiques du DPE non syndromique peut maintenant être utilisée pour effectuer un diagnostic différentiel en cas de défaut d’éruption. Elle permet d’identifier très tôt les membres d’une famille qui sont touchés et pourrait, à long terme, déboucher sur de nouvelles possibilités de traitement. Le diagnostic génétiquement validé de défaut primaire d’éruption peut soustraire les patients et leurs orthodontistes à des années de tentatives de tractions vouées à l’échec, car le traitement orthodontique seul n’est pas une solution valable. Au contraire, il produit des effets iatrogènes sur les dents d’ancrage non affectées et sur les maxillaires.
Abstract
Background: The term “primary failure of eruption” (PFE) refers to the complete or partial failure of a primary non-ankylosed tooth to erupt due to a disturbance of the eruption mechanism. Up to now, the molecular basis for this failure was unknown. Patients and Methods: Four families were studied in whom at least two members were affected by non-syndromic PFE as part of a clinical and molecular genetics study. Radiological diagnostics (OPTs) were carried out in all patients and their unaffected relatives (control group). The genetic analysis included a genomewide linkage analysis followed by direct DNA sequencing of positional candidate genes. Results: Starting from the index patients, we were able to reconstruct pedigrees over two and/or three generations in the families that indicated an autosomal-dominant mode of inheritance of non-syndromic PFE. Fifteen patients were diagnosed with PFE. Gender distribution was nearly equal (7 female, 8 male). Molecular genetic analysis of the PTHR1 gene revealed three distinct heterozygous mutations (c.1050-3C>G; c.543 + 1G>A; c.463G>T). Unaffected persons exhibited no mutations. Conclusion: Knowledge of the genetic causes of non-syndromic PFE can now be used for the differential diagnosis of eruption failure. It permits affected family members to be identified early and may lead to new treatment possibilities in the long term. The genetically-verified diagnosis of “primary failure of eruption” can protect patients and orthodontists from years of futile treatment, because orthodontic treatment alone does not lead to success. Moreover, it has a negative influence on unaffected teeth and areas of the jaw.
Mots clés : Défaut primaire d’éruption / DPE / Génétique / Gène PTHR-1
Key words: Primary failure of eruption / PFE / Genetics / PTHR-1 gene
© EDP Sciences, SFODF, 2013