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Orthod Fr
Volume 85, Numéro 1, Mars 2014
86e réunion scientifique de la S.F.O.D.F. − L'orthodontie : thérapeutique et beauté
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Page(s) | 3 - 29 | |
DOI | https://doi.org/10.1051/orthodfr/2013073 | |
Publié en ligne | 1 avril 2014 |
Rapport Article original
L’appréciation de la beauté : revue de littérature
Beauty judgment: revue of the literature
1 10 place Lannes,
32021
Auch,
France
2 Faculté de Chirurgie Dentaire,
1 place de
l’Hôpital, 67000
Strasbourg,
France
∗ Auteur pour correspondance :
j.h.faure@free.fr
Le jugement esthétique est bien sûr subjectif, mais ceci n’exclut pas une étude rigoureuse mettant en jeu des méthodes scientifiques. La base factuelle de la «science de l’esthétique» ne doit pas établir qu’une personne ou une image est «objectivement» belle, mais elle doit plutôt déterminer comment un groupe social représentatif ou des jurys ressentent cet «objet esthétique» comme beau ou laid. Le but de cet article est la revue des aspects définitionnels, théoriques et méthodologiques de la perception par un groupe social homogène et représentatif, du caractère attractif d’un visage ou d’un sourire. La première partie pose les principes de l’attirance faciale : la perception suppose un jury, un champ d’investigation, et un test susceptible de produire des données quantifiées; les déterminants généraux de la beauté sont ensuite passés en revue : la morphologie moyenne, le background culturel du juge, la numérologie, l’origine ethnique du juge. Les déterminants indirects qui peuvent intervenir sont la denture, l’architecture osseuse et l’enveloppe musculaire. Des facteurs perturbateurs altérant le jugement peuvent être mis en cause; ce sont des facteurs périphériques comme la coiffure et la couleur des cheveux, la texture de la peau, les rides, le rouge à lèvres... ou des facteurs psycho-sociaux comme l’aura du sujet évalué, son intelligence, son comportement. La seconde partie traite de la méthodologie employée pour apprécier «l’attractivité» d’une face et la corréler avec telle ou telle morphologie. Classiquement ceci est réalisé en déterminant la préférence esthétique moyenne pour divers groupes d’images faciales au sein d’un jury qui a pour tache spécifique d’estimer leurs qualités esthétiques. L’échantillon à juger, la présentation des documents, le ou les jurys, la procédure de notation sont discutés; ils doivent être précisés avant de commencer la collecte des données. Une attention spécifique est enfin portée sur la démarche d’appréciation associée à telle ou telle morphologie, décrite par des méthodes morpho-métriques. L’objectif ultime est bien sûr la sélection des morphologies les plus attractives pour nos patients.
Abstract
Esthetic judgments are surely subjective, but as surely, that does not preclude them being studied objectively through rigorous scientific methods. The factual basis of a science of esthetics is not to settle whether some person or image is “objectively beautiful” but rather to determine whether some representative set or sets of individuals judge or experience him/her/it as beautiful or unattractive. The aim of this paper is to review the definitional, theoretical and methodological aspects pertaining to the perception of facial/dental attractiveness by a group of representative individuals. The first part lays down the basic principles of the perception of facial/dental attractiveness: the perception involves a jury, a field of investigation and a test providing quantitative data; the following general determinants of beauty perception are reviewed: the average morphology, the judge’s cultural background, the numerology, the judge’s ethnical origin. Indirect determinants are the dentition, the osseous architecture and the muscular envelope. Some disruptive factors might alter the judges’ facial perception. They might be qualified as either peripheral to the face or psycho-social factors. Peripheral factors include hair style and color, skin hue, wrinkles, lips color... Psycho-social factors cover the personality of the subject being evaluated, his/her intelligence or behavior. The second part deals specifically with the methodology used to determine facial attractiveness and to correlate this latter with a specific morphology. Typically such a study aims to determine average esthetic preferences for some set of visual displays among a particular jury, given a specific task to judge esthetic quality or qualities. The sample being studied, the displays, the jury or jurys, the rating procedure must all be specified prior to collecting data. A specific emphasis will be given to the rating process and the associated morphometrics, the ultimate goal being to discriminate morphologies judged as attractive among our patients.
Mots clés : Esthétique faciale / Morphologie faciale / Jugement esthétique / Imagerie tridimensionnelle / Diagnostic tridimensionnel / Attrait facial
Key words: Facial esthetics / Facial morphology / Esthetic judgment / Three dimensional Imaging / Three dimensional diagnosis / Facial attractiveness
© EDP Sciences, SFODF, 2014