Numéro |
Orthod Fr
Volume 89, Numéro 2, Juin 2018
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Page(s) | 123 - 135 | |
DOI | https://doi.org/10.1051/orthodfr/2018013 | |
Publié en ligne | 24 juillet 2018 |
Article original
Le repositionnement mandibulaire : une alternative à la chirurgie chez des patients adultes ? Un suivi sur deux ans
Mandibular repositioning in adult patients. An alternative to surgery in some patients? A two-year follow-up
1
Private Practice
Arezzo, Italy
2
Private practice
Lugano
3
Section of Orthodontics, Institute of Odontology, Aarhus University, Denmark
4
Department of Orthodontics and Pediatrics, University Center of Dental Health Basel, Basel University, Switzerland
5
Department of Orthodontics at Hannover University Germany, and University of West Australia Perth
6
Holtevej
11, 8000C
Aarhus, Denmark
* Auteur pour correspondance : birte@melsen.com
Reçu :
15
Juin
2017
Accepté :
12
Décembre
2017
Introduction : Un certain nombre de patients adultes présentant des dysmorphoses squelettiques refusent la chirurgie. Objectif : L’objectif de cet article est d’évaluer la réaction de la mandibule à la simulation d’une correction squelettique chez ces patients. Matériels et méthodes : Le repositionnement mandibulaire est proposé comme alternative non invasive à la chirurgie à 32 patients consécutifs, indemnes de dysfonctions temporo-mandibulaires (DTM). Ils ont été informés que cette approche était basée sur les résultats issus de rapports de cas. Avant d’initier tout traitement, des renseignements cliniques, ainsi que des radiographies céphaliques, des moulages et des photographies ont été prises (T0). La mandibule est ensuite repositionnée par le biais de calages réalisés avec du Triad® Gel, de sorte à camoufler les anomalies squelettiques. Résultats : Trois mois plus tard, 23 patients se sont adaptés à la nouvelle occlusion, objectivée par l’absence de problèmes fonctionnels et l’intégrité des cales. Chez ces patients, la nouvelle posture mandibulaire est maintenue grâce à un traitement orthodontique permettant d’ajuster l’occlusion à la position obtenue grâce au calage (T1). Les modifications squelettiques et intra-articulaires consécutives au repositionnement sont évaluées après un suivi de deux ans (T2), respectivement sur des téléradiographies (sagittales et frontales) et sur des images reconstruites à partir de tomographie volumique à faisceau conique (TVFC) ou « cone beam ». Aucune modification significative allant dans le sens d’une récidive ou dans le sens d’une normalisation plus importante de la position des condyles n’est notée durant ces deux ans d’observation. Conclusions : Le repositionnement est une intervention non invasive qui peut être considéré comme une alternative valide à la chirurgie chez certains patients. Les variables morphologiques enregistrées sur les radiographies prises à T0 et les résultats de l’évaluation clinique initiale de dysfonctions n’ont procuré que des indices vagues et négligeables de la prédictibilité de l’adaptation au repositionnement.
Abstract
Introduction: A number of adult patients with skeletal discrepancies refuse surgical intervention. Aims: The aim was to assess the reaction to mandibular repositioning in simulating a skeletal correction in such patients. Materials and Methods: 32 consecutive patients without any signs of temporo-mandibular dysfunction (TMD) were offered mandibular repositioning, as a non-invasive alternative and it was explained to them that the approach was based on the results described in case reports. Before initiating any treatment initial records, headfilms, study casts and photos were taken (T0) and the mandible was repositioned to camouflage the skeletal discrepancy by means of an occlusal built-up in Triad® Gel. Results: Three months later (T1) 23 patients had adapted to the new occlusion reflected in absence of functional problems and lack of fracture of the built-up. In these patients the mandibular position was maintained by orthodontics adjusting the occlusion to the built-up position (T1). The skeletal changes occurring during repositioning were assessed on sagittal and frontal head films while intra-articular changes occurring during a 2-year follow-up period (T2) were evaluated on images constructed from CBCT images. No significant changes, neither in the direction of a relapse nor in the direction of further normalization of the condylar positioning, were observed during the 2-year observation period. Conclusions: Repositioning is a non-invasive intervention and may be considered a valid alternative to surgery in some patients. Morphological variables from the radiographs taken at T0 and the results of the initial clinical evaluation of dysfunction yielded only vague and insignificant indications regarding the predictability of adaptation to the repositioning.
Mots clés : Orthodontics / Mandibular / Repositioning / TMD / Skeletal discrepancy / Orthognatic surgery
Key words: Orthodontics / Mandibular / repositioning / TMD / Skeletal discrepancy / Orthognatic surgery
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